Avant que le MUWRP ne mène le premier essai clinique sur un vaccin anti-Ebola en 2009, un rassemblement des parties prenantes a eu lieu à l’échelle des communautés pour renforcer leur soutien vis-à-vis de la recherche. Les communautés étaient sceptiques quant à la participation à un essai alors que le pays n’était pas touché par Ebola et que la population cible de cet essai à Kampala n’avait jamais traversé de flambée du virus. Les communautés ne considéraient pas Ebola comme un problème majeur exigeant un vaccin, et souhaitaient que les chercheur·euse·s se focalisent sur la recherche d’un vaccin anti-VIH. Plusieurs parties prenantes ont été conviées à une série de réunions, parmi lesquelles les directions concernées du ministère de la santé, l’autorité pharmaceutique nationale, les organismes de réglementation éthique, les dirigeants politiques, les responsables de la santé publique de la région de Kampala, les responsables de la sécurité, les chefs religieux, les médias, les représentant·e·s communautaires et les membres du CCC du MUWRP. Ces réunions ont été l’occasion d’aborder des concepts clés, notamment l’importance des essais cliniques pour tester l’innocuité des vaccins et les réponses immunitaires même en dehors d’une flambée de virus. Les parties prenantes communautaires ont apporté des conseils sur les canaux d’information et les messages les plus adéquats dans le cadre de l’étude. Ces réunions ont donné lieu à une stratégie d’engagement visant à dissiper les doutes de la communauté cible. En outre, l’engagement a recueilli un soutien politique et mobilisé des responsables de l’élaboration des politiques ainsi que d’autres parties prenantes indispensables, pour contribuer à mener l’essai clinique. Les médias qui ont participé aux réunions ont ensuite accordé du temps d’antenne et un espace permettant de répondre aux préoccupations de la communauté, qui se demandait pourquoi l’essai sur un vaccin était nécessaire.