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Échange Humanitaire No. 18 : L'aide dans les crises prolongées

juillet 1, 2001
ODI

Ce numéro d’Échange humanitaire s’intéresse tout particulièrement à l’aide dans les crises durables. Comment devrions-nous pourvoir aux besoins des populations dans les situations d’urgence prolongées à l’instar de celles que suscite le conflit au Soudan ou en Afghanistan ? Une intervention humanitaire traditionnelle est-elle adaptée dans les conflits qui perdurent pendant des décennies ? Une optique orientée davantage vers le développement serait-elle plus séante dans les situations de conflit très tendues du point de vue politique ? Telles sont les questions qui interpellent le personnel, les organisations et les institutions humanitaires du monde entier.

 

Le message que transmettent nos contributeurs est simple : dans les crises durables, il n’y a pas de ligne de démarcation nette entre l’humanitaire et le développement. François Grunewald remarque qu’il se pourrait que la façon dont les organisations interviennent face aux situations d’urgence durables et les instruments dont elles se servent ne soient pas adaptés alors même que les structures administratives au sein des organismes de financement sont mal équipées pour s’occuper de situations qui ne constituent pas des crises mais pour lesquelles il n’existe pas d’aide à la réhabilitation et au développement. Dans son article sur l’Afghanistan, Nicholas Leader ajoute une dimension politique à la polémique : étiqueter l’aide d’un label « humanitaire » soulage les consciences des Occidentaux, alors que refuser une assistance au « développement » aux pays dont les dirigeants sont jugés indésirables satisfait les objectifs de politique étrangère. Kate Longley décrit comment, au Sud-Soudan, des optiques orientées vers le développement peuvent être utilisées pour améliorer l’action humanitaire face à l’insécurité alimentaire. Le Groupe de travail sur le renforcement des capacités au Sud-Soudan soutient que les organisations humanitaires devraient accepter la situation politique et oeuvrer dans les limites de celle-ci pour renforcer les capacités locales. Les questions de principe que pose un tel cheminement ne sauraient être aisément écartées et pour certaines organisations ces enjeux sont carrément insurmontables.

 

Le débat sur l’action humanitaire dans les crises prolongées est délicat tant du point de vue du principe que de la pratique. Mais l’existence de tant de conflits durables de par le monde et la souffrance et la dévastation qu’ils suscitent, exigent que nous relevions le défi en rendant notre réponse plus efficace.

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