Échange Humanitaire No. 3 : Bulletin d’information
- Issue 3 Management of Aid Responses in Emergencies
- 1 Échange Humanitaire No. 3 : Bulletin d’information
- 2 Feedback (April 1995)
- 3 The Future of Aid: The DAC’s View
- 4 Accountability in Disaster Response: Assessing the Impact and Effectiveness of Relief Assistance
- 5 Rwanda: A Model for Multi-Donor Evaluation?
- 6 Military Humanitarianism: Service Packages, the Way Forward?
- 7 EU wants Higher Profile for Humanitarian Aid
- 8 EDG Likely to Cut Funding for Africa
- 9 Draft Convention on the Safety of UN and Associated Personnel
- 10 Ethiopia (April 1995)
- 11 Sudan (April 1995)
- 12 Somalia (April 1995)
- 13 Somaliland (April 1995)
- 14 Liberia (April 1995)
- 15 Sierra Leone (April 1995)
- 16 Afghanistan (April 1995)
- 17 Sri Lanka (April 1995)
- 18 Commonwealth of Independent States (April 1995)
- 19 Croatia (April 1995)
- 20 Bosnia (April 1995)
Six ans après l’effondrement du Mur de Berlin, les systèmes politique et d’aide internationaux s’efforcent de redéfinir leurs rôles. Le financement et l’organisation du système d’aide subissent des modifications importantes pendant l’ère d’après la Guerre froide. Les budgets globaux d’aide diminuent – au même moment que la proportion de fonds affectés à l’aide d’urgence augmente. Cette modification du financement reflète en partie le nombre croissant de situations d’urgence complexes et l’intervention internationale qui tend à augmenter, ce qui suscite de nouvelles questions et de nouveaux défis pour les organisations d’aide d’urgence et de développement.
Dans ce numéro du Bulletin du Réseau « Aide d’Urgence et Réhabilitation » , nous étudions trois thèmes connexes se rapportant à l’organisation et à la gestion de l’aide pour faire face aux situations d’urgence. Comment les organisations d’aide peuvent-elles s’adapter à un contexte d’instabilité? Quelles sont les relations entre le secours et l’aide au développement? Quelles sont les méthodes permettant d’assurer l’efficacité des interventions d’aide lors des situations d’urgence?
Le Dossier Thématique NE 9 rend compte de l’expérience d’un consortium ONG, ACORD, dans quatre pays instables: Angola, Mali, Soudan et Ouganda. Il prétend que le développement représente un processus essentiellement turbulent, susceptible de générer des conflits qui risquent de tourner à la violence. L’enjeu pour ACORD consiste donc à faire face à ces situations instables, et à s’y adapter, d’une façon qui protège les intérêts des pauvres.
Le dossier précise l’impact de l’instabilité sur la mise en oeuvre de projets de développement à long terme et l’influence des programmes de secours de grande envergure menés autour de ceux-ci. Il formule plusieurs recommandations concernant les stratégies ONG dans des situations instables sur le plan de la conception, de la gestion et du financement des programmes. Le document affirme que les programmes à long terme doivent être jugés selon leur capacité de renforcer la résistance des gens lors des crises. Les ONG peuvent contribuer à ce processus grâce à un apport de ressources matérielles, mais également, ce qui est plus important, grâce à des stratégies participatives et communautaires qui renforcent les institutions locales et font appel aux compétences des individus.
Le dossier aborde également quelques dilemmes familiers qui se présentent aux ONG dans des situations instables. A quel moment les organisations doivent-elles se retirer? Quelles sont les compétences requises pour que le personnel national et expatrié – puisse faire face à des situations de conflit? Quelles dispositions faut-il prendre pour protéger le personnel national? Comment maintenir les communications entre le personnel du siège et les projets isolés par les conflits?
Des propositions innovatrices sont formulées dans le but d’améliorer la gestion et les communications dans des situations instables. Les problèmes de financer des projets dans des milieux turbulents sont également mis en lumière.
Le dossier d’ACORD souligne les raisons importantes sur le plan opérationnel et conceptuel pour lesquels il faut repenser le rapport entre l’aide d’urgence et le développement. L’inquiétude au sujet du financement des opérations de secours et de développement a également aiguillonné le débat sur le « continuum ». La proportion d’aide publique au développement (voir page 4 de ce bulletin) affectée aux opérations de secours continue de s’accroitre, ce qui entraine l’examen encore plus minutieux des dépenses de secours, ainsi qu’un souci croissant d’assurer leur efficience et leur efficacité. Historiquement, l’évaluation des interventions de secours a été mal assurée et ce n’est que rarement que les résultats des programmes de secours ont fait l’objet d’une appréciation systématique.
Compte tenu de l’envergure de la catastrophe humaine au Rwanda et des couts énormes de la réponse internationale, il convient de remettre l’accent sur l’évaluation des efforts de secours. Le bulletin rend compte d’une évaluation conjointe, impliquant des bailleurs de fonds multiples, de l’intervention international eau Rwanda et présente les questions dont il faut tenir compte en cherchant à améliorer la transparence et l’efficience des réponses de secours.
On a souvent prétendu que l’urgence des réponses de secours milite contre les recherches et l’évaluation détaillées. Cette opinion est contestée par Patrick Ward et Martin Rimmer, auteurs du Dossier Thématique No.8. S’appuyant sur une étude dans le nord de l’Irak, ils examinent le rôle des méthodes formelles d’enquête dans le ciblage efficace de l’aide alimentaire lors d’une situation d’urgence chronique. Ils soulignent la nécessité d’études socio-économiques quantitatives pour compléter les méthodes qualitatives et informelles telles que la méthode accélérée de recherche participative, afin d’obtenir des informations valables et utiles sur les groupes bénéficiaires. Ce dossier illustre la possibilité de mener de telles études à un cout relativement faible et dans un délai bref. Il présente des exemples de questionnaires pouvant servir dans d’autres milieux. Les auteurs précisent, toutefois, que les résultats de telles études ne sont utiles que dans la mesure où il existe des objectifs clairs de politique générale permettant de juger de la réussite ou de l’échec des interventions de secours. Du fait de l’absence d’une telle précision dans un contexte comme l’Irak, il est indispensable d’étudier de près les buts de la politique générale pour évaluer l’efficience et l’efficacité au lieu de s’en tenir aux seuls critères techniques.
Les contributions aux dossiers thématiques et au bulletin mettent en lumière une série de défis importants qui se présentent aux professionnels de l’aide d’urgence et du développement. Le besoin d’un débat et d’un échange d’information est plus urgent que jamais. Nous vous prions de nous faire connaitre vos opinions et vos expériences de la politique et de la pratique de l’aide d’urgence.
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