Ce dossier offre une synthèse des idées qui ont été débattues lors d’un séminaire d’une journée, au cours duquel les réponses internationales aux tragédies humanitaires ont été examinées. Actuellement, de nombreuses régions dans le monde étant prises dans une situation de crise prolongée, on s’interroge de plus en plus sur l’engagement de la communauté internationale de répondre à la grande souffrance humaine, lorsqu’elle survient n’importe où dans le monde, et d’en aborder les causes sous-jacentes.

 

On peut expliquer cette attaque dirigée contre les valeurs humanitaires par le désengagement progressif des pays riches dans les régions en crise. On estime également que l’objectif de sauver des vies n’est plus le seul justifiant des interventions internationales. Sur le terrain, cette attitude se traduit par une réduction de l’aide d’urgence et, de la part des gouvernements donateurs, par une influence sur l’aide à l’appui d’objectifs stratégiques et géopolitiques.

 

Le nouvel « ordre du jour » identifié aujourd’hui dans divers pays a pris forme d’après une affirmation que, dans le meilleur des cas, l’aide d’urgence ne contribue pas à résoudre le problème et que, dans le pire des cas, elle peut provoquer une situation de conflit. En réponse à ces assertions, de nouveaux modèles d’aide d’urgence « orientés vers le développement » sont actuellement mis en oeuvre. Ils annoncent un retour rapide au développement « pacifique ». Certains soutiennent que, dans certains cas, ces modèles ne sont qu’un prétexte pour réduire l’aide d’urgence. Dans un milieu de violence permanente, où les ressources supplémentaires nécessaires à la réalisation d’un développement « réel » ne se concrétisent pas, les populations se retrouvent souvent dans une situation où elles courent de très gros risques.

 

Ce dossier laisse supposer que les défauts des réponses de la communauté internationale aux crises actuelles dérivent du fait qu’elle ne reconnaît pas les caractéristiques importantes du nouveau milieu dans lequel l’aide est livrée actuellement. L’analyse « interne » de conflits et la recherche de solutions « locales » ont tendance à ne pas tenir compte du caractère général et prolongé des conflits armés actuels.

 

Dans de nombreux pays, la gravité des crises prolongées laisse supposer que les gouvernements doivent s’engager à en examiner les causes sous-jacentes, de façon plus active et véritable sur le plan politique. Et, pour ce faire, la communauté humanitaire a elle-même un rôle essentiel à jouer.

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