Bien qu’il y ait eu quelques evaluations de l’aide internationale pour des urgences complexes, on n’a ni documenté ni mesuré de façon approfondie l’expérience provenant de la planification et de la mise en oeuvre d’une aide à grande échelle pour le secours et la réhabilitation. Les estimations qui ont été entreprises ont été limitées dans leur envergure, car elles se concentraient uniquement sur les actions particulières d’un organisme bailleur de fonds ou d’une agence d’aide et sur l’efficacité de l’assistance fournie, au lieu de se concentrer sur l’assistance politique et diplomatique et la gestion de la période menant à la crise.

 

Ayant pris conscience à la fois de l’ampleur de la crise rwandaise et des implications des catastrophes complexes pour les budgets restreints destinés à l’aide, le ministère danois des Affaires étrangères, par l’intermédiaire de DANIDA, son service de coopération au développement, a proposé une Evaluation conjointe de l’aide d’urgence au Rwanda. Cette initiative a permis le lancement d’un travail d’évaluation sans précédent, auquel ont collaboré plusieurs pays et bailleurs d’aide. Un Comité directeur a été créé lors d’une réunion consultative d’organisations internationales et d’ONG qui s’est tenue à Copenhague en novembre 1994. Le Comité se compose de représentants de bailleurs de fonds bilatéraux de 19 pays membres de l’OCDE, plus l’Union européenne et le Comité pour l’aide au développement (CAD) de l’OCDE ; de neuf institutions multilatérales et unités de l’ONU ; des deux branches du mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CICR et FICR) ; et de cinq ONG internationales.

 

Le principal objectif de cette évaluation est “de tirer de l’expérience rwandaise des enseignements applicables à de futures situations d’urgence complexe ainsi qu’aux opérations en cours au Rwanda et dans la région, telles qu’une alerte précoce et la gestion du conflit, les préparatifs et la fourniture d’aide d’urgence (sur laquelle se concentre le travail de l’Etude III et qui est également le sujet du présent Dossier Thématique) et la transition de l’assistance à la réhabilitation et au développement”.

 

Etant donné la diversité des questions à évaluer, quatre études séparées ont été attribuées à différentes personnes et institutions :

 

Etude I : La perspective historique : facteurs d’explication (L’Institut nordique pour l’Afrique, Uppsala, Suède)

 

Etude II : Les signes avant-coureurs et la gestion du conflit (Institut Christian Michelsen, Bergen, Norvège et York University, Toronto, Canada)

 

Etude III : L’aide humanitaire et ses effets (Overseas Development Institute, Londres, Royaume-Uni)

 

Etude IV : La reconstruction du Rwanda après le génocide (Centre d’information et d’évaluation pour le développement, US Agency for International Development ; Development Alternatives, Inc. Refugee Policy Group, Washington DC, Etats-Unis)

 

L’équipe basée au ODI qui a préparé l’Etude III a été menée par John Borton, chercheur principal travaillant sur le Programme de recherche sur la politique de l’aide d’urgence et des sinistres. Cette équipe était composée de 16 spécialistes dans les domaines de la santé, de l’anthropologie, de la nutrition, de l’épidémiologie, de la protection militaire, des médias, de la coordination des Nations Unies, de l’économie, de l’eau et de l’assainissement et de l’environnement.

 

Le Dossier Thématique Nº 16 offre un résumé du travail de l’Equipe de l’Etude III afin d’assurer que les membres du RRN aient connaissance des problèmes soulevés dans cette étude ainsi que de ses conclusions et recommandations. Ce Dossier présente certes une vue d’ensemble de cette étude sans précédent et servira peutêtre de référence pour les agents de secours dans de nombreux domaines touchant à l’aide humanitaire, mais en tant que synthèse, il ne rend pas justice au travail et à l’information fournis dans le rapport complet, qu’il est fortement recommandé d’acquérir.

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