Échange humanitaire No. 21 : Les situations d'urgence «tapageuses»
- Issue 21 ‘Noisy’ emergencies
- 1 Échange humanitaire No. 21 : Les situations d'urgence «tapageuses»
- 2 An embarrassment of riches
- 3 'Noisy' emergencies and the media
- 4 The East Timor emergency response
- 5 Tajikistan: the next-door neighbour
- 6 The Mother Teresa society and the war in Kosovo
- 7 Paying the ultimate price: an analysis of aid-worker fatalities
- 8 Weighing up the risks in aid work
- 9 Accountability and quality: uncomfortable bedfellows?
- 10 Why a trust fund won't work in Afghanistan
- 11 Developmental programming in the midst of war: a case study from southern Sudan
- 12 Nutritional interventions in 'open situations': lessons from north-western Sudan
- 13 New technologies, new challenges: information management, coordination and agency independence
- 14 The French humanitarian system: reform, but how much real change?
- 15 Legislating for humanitarian aid
- 16 The compartmentalisation of humanitarian action
Bien des agents humanitaires ont connu lexpérience frustrante et déprimante davoir à leur disposition des moyens insuffisants pour pouvoir répondre de manière satisfaisante aux besoins des populations dans les nombreuses situations durgence «silencieuses » du globe. Beaucoup ont également connu lembarras des choix que connaît un petit nombre de situations durgence «médiatisées». Chaque année une crise, parfois deux, domine la réponse humanitaire internationale, cest le cas de louragan Mitch et de la famine au Soudan en 1998, du Timor oriental et du Kosovo en 1999, des inondations au Mozambique en 2000, du tremblement de terre au Gujarât en 2001, puis de lAfghanistan. Ces crises attirent une vague dattention médiatique, une proportion élevée de fonds émanant de donateurs officiels (et parfois de leurs armées aussi), de généreux dons privés et un déluge dagences humanitaires. Elles laissent dans lombre les crises oubliées et les millions de personnes qui essaient de leur survivre.
Après laccent spécial que nous avions mis sur les crises silencieuses dans le dernier numéro dÉchange Humanitaire (mai 2002), nous insistons dans ce numéro sur les situations durgence «médiatisées». Toby Porter analyse comment les principaux gouvernements donateurs privilégient certaines situations durgence par les moyens quils leur consacrent et comment ils décident ainsi quelles sont les réponses humanitaires internationales majeures. Lon y parle de linfluence des médias pour galvaniser les réponses au Mozambique, tandis que Nik Gowing explore le rôle quil a joué dans la création de lhistoire en prenant comme exemple les événements qui se sont déroulés récemment en Cisjordanie. Le passage de lobscurité à la une des journaux est examiné par Janet Hunt dans le cas du Timor oriental et par Penny Harrison dans le cas du Tadjikistan depuis le commencement de la crise dans lAfghanistan voisin. Dautre part, Gani Demolli révèle quelques-unes des difficultés associées aux avantages dêtre «sous les feux de la rampe» au Kosovo.
Le manque dintérêt stratégique maintient dans lombre de nombreuses crises mais les niveaux élevés dinsécurité peuvent également éloigner les acteurs humanitaires. Dans ce numéro, Mike Gent examine comment les agents de lhumanitaire affrontent les risques qui font souvent partie du métier et Dennis King en examine les preuves sur les pertes en vie humaine dans lexercice de ce même métier. Lagencement des données rassemblées sur le sujet fournit un modèle sur la manière dont linformation pourrait être gérée dans le secteur humanitaire, un sujet que discute ici Robin Schofield.
Les autres articles de ce numéro examinent les éléments nouveaux en ce qui concerne les crises inscrites dans la durée, lintervention nutritionnelle, lobligation de rendre de compte et la qualité, ainsi quune nouvelle initiative de la part du gouvernement français en matière dorientation de politique et une législation récente au RU. En conclusion, Gerald Martone invite les organisations humanitaires à faire respecter les valeurs humanitaires, à défendre les droits de lhomme et à combler le vide en matière de protection.
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