Formule Argent-contre-Travail et Insécurité Alimentaire dans la Province du Koisha, Ethiopie Méridionale
Ce document a pour but de décrire le Projet d’Etudes sur la Sécurité Alimentaire (PSA) réalisé par SOS Sahel à Wollaita dans le sud de l’Ethiopie. Même selon les estimations les plus optimistes, plus de 45% des Ethiopiens souffrent d’insécurité alimentaire chronique même dans une année normale. Jusqu’à ce jour, les efforts faits pour résoudre ce problème dépendaient lourdement des opérations de secours annuelles. Le PSA a été établi dans le contexte d’une nouvelle orientation de la gestion des catastrophes dans le pays, qui insiste plus sur la préparation et la prévention, et qui tente de relier explicitement les secours au développement. Le mécanisme clé de la liaison sera une réduction considérable des distributions gratuites de secours par rapport au passé et l’introduction de Plans de Création d’Emplois (PCE). Dans cette perspective, le gros des secours ne sera distribué qu’en échange d’une participation aux programmes de travaux publics octroyant des vivres et de l’argent contre du travail. Le modèle est semblable à celui utilisé ailleurs pour les secours à la famine : l’accent est mis sur la participation communautaire dans toutes les phases du programme d’étude et de mise en place. A ce jour, environ 10% de l’aide alimentaire octroyée au pays l’a été par l’intermédiaire des programmes de vivres contre du travail. L’intention déclarée est de développer cette formule au cours des cinq prochaines années afin que 80% de l’aide alimentaire soient dispensés par l’intermédiaire de programmes pour l’emploi.
A court terme, l’objectif du PSA est de fournir un programme d’emplois pendant les périodes agricoles creuses pour que les familles les plus pauvres puissent accéder à des revenus supplémentaires afin d’améliorer leur situation alimentaire et de réhabiliter une infrastructure pauvre, améliorant ainsi les possibilités commerciales pour les producteurs agricoles du Koisha. Le souci principal du PSA était d’examiner la faisabilité de la nouvelle stratégie de gestion des catastrophes dans un contexte spécifique. Les questions-clé suivantes ont fourni des renseignements sur l’orientation des recherches qui ont été faites pendant la mise en place du programme des routes.
Les programmes pour l’emploi peuvent ils améliorer la sécurité alimentaire?
- Les familles vulnérables peuvent-elles être ciblées de façon efficace et peut-on maintenir le mécanisme de ciblage?
- Les capitaux générés par les programmes d’alimentation-contre-du-travail et de revenus-contre-du-travail peuvent-ils fournir des avantages stables à long-terme.
- Quels sont les coûts réels de tels programmes?
- Les plans pour l’emploi peuvent-ils relier utilement les secours et le développement?
Les principaux problèmes suivants émergent de l’expérience du PSA :
- Il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que les PCE établissent des liens importants entre les secours et le développement si ces programmes ne sont considérés que comme un moyen à court terme d’administrer les catastrophes dans des régions de déficit alimentaire. Pour que ces programmes soient considérés comme des mesures effectives de lutte contre l’insécurité alimentaire chronique, ils doivent être à long terme, et totalement intégrés dans les activités de développement existantes.
- Pourvu que les familles vulnérables soient ciblées de manière efficace, la garantie de l’emploi pourra contribuer de façon considérable à la sécurité alimentaire.
- Avec des appuis et une formation appropriés, les structures communautaires responsables peuvent prendre une place importante dans l’élaboration et l’administration des PCE et dans le recrutement de leur personnel. Une participation effective dans ce domaine aura un important impact de développement.
- Un nombre considérable de familles vulnérables (15%) ne peut participer aux PCE parce qu’elles ne disposent pas de la main-d’oeuvre nécessaire. Ces familles auront besoin d’une autre forme de soutien même dans une année normale.
- Initialement, les coûts de mise en place seront probablement beaucoup plus élevés que ceux des aides conventionnelles sauf si des paiements en espèces et des achats locaux prédominent.
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