Dans le contexte actuel où l’assistance officielle au développement est peu active, les dépenses bilatérales en aide d’urgence augmentent considérablement. De ce fait, les services d’évaluation surveillent encore de plus près la manière dont cette assistance est fournie. C’est pourquoi une plus grande attention est à présent accordée à l’analyse de la rentabilité des opérations d’aide humanitaire. Une analyse de la rentabilité* n’est pas la même chose qu’une analyse des coûts-avantages. Elle ne nécessite pas l’évaluation des vies humaines ou la quantification des souffrances humaines, et elle est utile dans les circonstances où les avantages ne peuvent être raisonnablement mesurés en termes monétaires. L’analyse de la rentabilité est donc un outil potentiellement précieux pour l’évaluation des opérations d’aide humanitaire, dont le but est de sauver des vies et de réduire les souffrances.

 

Il est essentiel que le rapport entre les coûts et la performance des activités d’aide humanitaire soit exploré et compris à fond : dans un monde où de fortes demandes concurrentes sont faites sur des ressources en aide limitées, l’affectation inefficace de fonds à une opération peut réduire la disponibilité de ces fonds pour d’autres opérations où les besoins sont tout aussi critiques.

 

Une analyse formelle de la rentabilité des opérations d’aide humanitaire peut, toutefois, poser de nombreuses difficultés, à la fois pratiques et méthodologiques. Ces difficultés découlent du fait que les opérations d’aide humanitaire ont habituellement lieu dans des milieux complexes et rapidement changeants. Ces opérations nécessitent aussi la participation de nombreux bailleurs de fonds, institutions onusiennes et ONG qui entreprennent beaucoup d’activités diverses. En conséquence, il se peut que les effets spécifiques d’une intervention quelconque soient impossibles à isoler. Dans bon nombre de cas, une analyse de la rentabilité, qui étudie le processus de distribution de l’aide plutôt que le résultat, peut être un outil plus approprié.

 

Afin de faciliter les évaluations de l’aide humanitaire, les organismes concernés doivent réexaminer la façon dont ils recueillent les données, et préparer des rapports. Ce faisant, moins de priorité devrait être accordée à l’établissement de rapports strictement financiers et davantage à ceux qui concernent les activités. Ceci augmenterait considérablement l’utilité du processus d’évaluation.

 

Toutefois, bien qu’il soit important de porter son attention sur l’analyse de l’efficacité et de la rentabilité, on ne doit pas pour autant se détourner des questions concernant l’impact et de l’adéquation globale d’une opération d’aide humanitaire. Les évaluations doivent inclure une analyse à caractère politique et anthropologique.

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